l'essentielTrois membres de la Pétanque axéenne sont devenus champions de France de la triplette seniors masculins 2021 avec le comité de l'Ariège, à Lanester (Morbihan), ce dimanche 25 juillet. Une victoire dans la catégorie "la plus prestigieuse" selon Yvan Diaz, président du club d'Ax-les-Thermes, qui reste admiratif du "tir magique" - un carreau de Dylan Nexon - qui a permis le sacre des trois amis.
"C'est le Graal, le rêve de tous les joueurs de pétanque, se réjouit Dylan Nexon (26 ans), l'un des membres d'une triplette d'Ax-les-Thermes également composée de Fabien Barre (36 ans) et Luc Laille (21 ans). Remporter les championnats de France de la triplette, c'est presque mieux que les championnats du monde." Déjà titré dans cette catégorie en 2015 à Narbonne, Dylan Nexon reconnaît que ce doublé était inespéré : "On ne pouvait pas imaginer être sacré une fois, alors deux fois..." Avec Fabien Barre, présent dans l'Aude il y a six ans, et Luc Laille, qui a rejoint l'équipe il y a quatre ans, Dylan Nexon a pourtant vêtu un second maillot tricolore à Lanester (Morbihan). Et ce grâce une victoire obtenue avec le comité de l'Ariège contre celui de la Loire-Atlantique, en finale des championnats de France 2021 (13-7).
Un "tir magique" dans la dernière mène
Dans la treizième mène, après presque 1 h 30 de jeu et alors que les Ariégeois menaient 10-7, le "surdoué" Dylan Nexon a réussi un "tir magique" selon Yvan Diaz, président de la Pétanque axéenne (qui évolue en première division du championnat national des clubs, NDLR). Grâce à un tir sauté à la courbe parfaite, il a sorti une boule adverse d'un carreau et permis à sa triplette de prendre trois points (13-7). Une belle manière de conclure la partie. "Il a réussi un tir magique à la dernière mène, s'enthousiasme le président, assis dans les tribunes lors de la finale. Il faut être sacrément bon."
Fabien Barre, leader de l'équipe, préférait pourtant que son jeune partenaire pointe. "Nous avions déjà un point, expose le pointeur. Je lui ai conseillé de se poser sur la boule adverse pour la décaler et gagner trois points. Mais lui voulait tirer, alors que c'était très dur. Il trouvait plus risqué de pointer car s'il jouait un peu fort il pouvait toucher le bouchon. Alors je lui ai répondu "si c'est ton idée fonce". Il fallait un tir monstrueux et c'est ce qu'il a fait." Dylan Nexon, lui, n'a pas hésité : "Nous n'avions rien à perdre, évacue-t-il. Si on doute, on manque les boules." Et de glisser, sourire dans la voix : "Un tir comme ça, en finale des championnats de France, c'est la première fois que j'en réussis." Luc Laïlle, autre tireur de la triplette, résume : "On a bien fait de lui faire confiance."
Des barrages et une remontada
Comme le début de la finale, qu'Yvan Diaz qualifie de "catastrophique", la première matinée de championnat a été délicate. Après une victoire inaugurale 13-0 face au Territoire de Belfort, les Ariégeois ont en effet perdu leur deuxième partie contre le Nord. Un barrage remporté aux dépens de la Gironde leur a ensuite permis de sortir des poules. "Nous n'avons pas douté, ça peut arriver à tout le monde, affirme Dylan Nexon, fort de son expérience de 2015. On savait que le matin ça pouvait être dur et que l'après-midi ça irait mieux." Luc Laïlle, moins expérimenté, est plus nuancé : "On savait qu'on n'avait plus le droit à l'erreur, ça ajoute un peu de pression. Mais on connaissait nos forces."
Pour avancer dans la compétition, les Axéens sont restés pragmatiques : "On savait que ça serait très dur, confie Luc Laïlle. À chaque partie gagnée, l'objectif était de remporter la suivante." Fabien Barre, le joueur le plus expérimenté de la triplette - et "le plus râleur" selon lui - a d'ailleurs apprécié que "tout le monde reste serein, calme et confiant" tout au long des championnats de France. Et ce même lors de moments difficiles : "Je pense que l'expérience de Dylan et moi nous a servis, appuie Fabien Barre. Notamment en quart-de-finale contre la Dordogne où l'on a été mené 11-3 (victoire 13-11)". Le président Yvan Diaz, au club depuis plus de 50 ans, assure qu'il "savait que la victoire ne pouvait pas leur échapper" après cette remontée. Et de préciser : "Ils ont battu l'équipe de Lucas Desport, qui est un monstre, alors qu'ils étaient menés 11-3. Luc (Laïlle) a d'abord réussi un tir au but salvateur puis Fabien (Barre) un carreau à 12 mètres, une praline... Là j'ai su qu'ils allaient gagner, ça sentait bon."
Le sacre d'une bande d'amis
À écouter les boulistes, ce titre national est avant tout celui d'une bande d'amis. "Je suis très heureux d'avoir remporté cette victoire en équipe, entre amis, affirme Fabien Barre. C'est un peu comme la première, où nous n'étions pas favoris. On joue régulièrement ensemble et on s'entend bien, on mange ensemble, on se voit en dehors..." Luc Laïlle, dernier arrivé de la triplette, acquiesce : "Je ressens beaucoup de joie et de fierté d'avoir remporté ce championnat aussi jeune. Nous jouons en triplette depuis quatre ans mais c'est plus que de la pétanque, nous sommes des amis."
Dylan Nexon a aussi insisté sur l'amitié qui lie les Axéens : "Je suis heureux d'être de nouveau champion de France, surtout avec des amis". Alain Picazo, lui, n'a cessé d'encourager ses "pitchouns" tout au long de la compétition, à sa manière. Il a ainsi poussé "Dylan le jeune venu d'une autre planète, le petit lutin", "Fabien le maître à jouer" ou "Luc notre petit dernier d'1,85 mètres". Yvan Diaz, président comblé, se félicite de "l'état d'esprit du club" où règne une "franche camaraderie". Et où s'additionnent les médailles.