Sur un de mes nombreux forums que je consulte de temps en temps, vaste débat ces jours-ci à propos de l'expression:
je vous laisse vous régaler avec les explications des divers forumers...

![[ SIGNIFICATION ]](http://www.expressio.fr/bleu/titre_signification.gif)
Exagérer, aller trop loin (dans une accusation, une affirmation, des exigences...)
![[ ORIGINE ]](http://www.expressio.fr/bleu/titre_origine.gif)
De quel bouchon est-il donc question ici ? Est-ce, justement, celui de la ligne du pêcheur, ou bien celui des routes parisiennes aux heures de pointe, ou plutôt celui que les joueurs de pétanque essayent d'approcher au plus près, ou encore celui qui empêche (très temporairement) l'accès au délicieux contenu d'une bouteille d'excellent Château Lynsolence ?
Eh bien malheureusement, il semble qu'on n'en sache rien !
Les lexicographes supposent, sans aucune certitude, que l'expression vient d'un des deux principaux jeux où on utilise un bouchon : le jeu du bouchon, qui date du début du XIXe siècle, où il fallait abattre avec un palet des bouchons surmontés de pièces de monnaie, ou bien la pétanque où le cochonnet s'appelle le bouchon.
Dans le second cas, on entend d'ici le pagnolesque mais ronchon César clamer "Oh, Escartefigue, tu pousses le bouchon un peu loin !" à son compagnon qui, avec sa boule, vient de déplacer le cochonnet un peu trop loin pour que la suite du jeu soit facile.
![[ EXEMPLE ]](http://www.expressio.fr/bleu/titre_exemple.gif)
« Jeannot (...) partit vers sa carrée, faussement dédaigneux, tandis que Martial, brave garçon dans le fond, pensait qu'il avait peut-être poussé le bouchon un peu loin. »
A.D.G. - Les Panadeux
Eh bien malheureusement, il semble qu'on n'en sache rien !
Les lexicographes supposent, sans aucune certitude, que l'expression vient d'un des deux principaux jeux où on utilise un bouchon : le jeu du bouchon, qui date du début du XIXe siècle, où il fallait abattre avec un palet des bouchons surmontés de pièces de monnaie, ou bien la pétanque où le cochonnet s'appelle le bouchon.
Dans le second cas, on entend d'ici le pagnolesque mais ronchon César clamer "Oh, Escartefigue, tu pousses le bouchon un peu loin !" à son compagnon qui, avec sa boule, vient de déplacer le cochonnet un peu trop loin pour que la suite du jeu soit facile.
![[ EXEMPLE ]](http://www.expressio.fr/bleu/titre_exemple.gif)
« Jeannot (...) partit vers sa carrée, faussement dédaigneux, tandis que Martial, brave garçon dans le fond, pensait qu'il avait peut-être poussé le bouchon un peu loin. »
A.D.G. - Les Panadeux
Forum de discussion autour de l'expression - Mode d'emploi - Nombre de commentaires : 163 (je ne vous ai pas mis tous les commentaires!!!... si ça vous intéresse cliquez sur ce lien!)
1. Le 12/12/2006 à 00:35:36 par Elpepe - 4 réponses (30) | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Bon alors, là, sur cette expression, j’interviens tout de suite, pas vous laisser déraper comme hier, hein, garnements !
En fait, c’est une expression qui vient de la marine, comme God ne l’ignore pas. Pour faire le plein d’eau ou de gas-oil, depuis Amerigo Vespucci (voir cette page), on perce, sur le pont des navires, un trou, dans lequel on insère une pièce tubulaire appelée nable, reliée au réservoir par un tuyau souple.
Ce nable possède évidemment un bouchon, afin que les paquets de mer s’écrasant sur le pont ne viennent pas corrompre l’eau douce ou le gas-oil si chèrement acquis, et si précieux dès lors qu’on s’aventure loin de toute côte. D’où l’importance de bien boucher les nables. Cela dit, il est parfaitement inutile de serrer les bouchons de nable à fond, car ensuite on a un mal de chien à les rouvrir, surtout s’ils sont bien collés par le sel.
Et il est donc tout à fait classique qu’un commandant de navire, ou un skipper, dise au novice chargé de faire les pleins : « et ne pousse pas le bouchon trop loin ! ».
Voili voilou… Allez, bonne nuit, les gosses...
En fait, c’est une expression qui vient de la marine, comme God ne l’ignore pas. Pour faire le plein d’eau ou de gas-oil, depuis Amerigo Vespucci (voir cette page), on perce, sur le pont des navires, un trou, dans lequel on insère une pièce tubulaire appelée nable, reliée au réservoir par un tuyau souple.
Ce nable possède évidemment un bouchon, afin que les paquets de mer s’écrasant sur le pont ne viennent pas corrompre l’eau douce ou le gas-oil si chèrement acquis, et si précieux dès lors qu’on s’aventure loin de toute côte. D’où l’importance de bien boucher les nables. Cela dit, il est parfaitement inutile de serrer les bouchons de nable à fond, car ensuite on a un mal de chien à les rouvrir, surtout s’ils sont bien collés par le sel.
Et il est donc tout à fait classique qu’un commandant de navire, ou un skipper, dise au novice chargé de faire les pleins : « et ne pousse pas le bouchon trop loin ! ».
Voili voilou… Allez, bonne nuit, les gosses...
2. Le 12/12/2006 à 06:18:26 par momolala - 2 réponses (3) | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
L’Yannou et l’Pepe qu’habitaient dans la France nordique et forcément littorale d’la fin du XIXème siècle partaient pedibus jambuscum en goguette une fois la s’maine pour se réchauffer l’amitié. S’tait point la tournée des grands ducs, mais celle des esta-minets où aucun emplumé ne s’laisserait aller à traîner.
Arrivés à mi-parcours, il leur fallait s’donner du courage pour finir leur boucle des bistrots des patelins alentour qui s’terminaient toujours chez BB, qui t’nait un bouchon su’l’vieux ponton. ‘Lors l’Yannou toujours charitable sout’nait l’Pepe en lui disant : « Allez, min fieu, l’est pas loin l’bouchon d’BB ; te l’vois là-bas qui luit ? Viens, on va s’en j’ter un p’tit chez la Nicole pour s’avancer un peu.. » pis chez l’Georges, chez l’Philippe ou chez la Madeleine. Et souvent, l’Pepe y trouvait qu’il était bien loin l’bouchon dont la lumière têtue luisait dans la nuit noire.
Aussi prit-il l’habitude, avant d’partir en tournée avec son pote Yannou de le mettre en garde : « J’veux bien mon cochon, mais te l’pousse pas trop loin l’bouchon qu’j’y arrive sur mes deux jambes s’te fois. ».
Encore une histoire de marine, en quelque sorte. ..
Arrivés à mi-parcours, il leur fallait s’donner du courage pour finir leur boucle des bistrots des patelins alentour qui s’terminaient toujours chez BB, qui t’nait un bouchon su’l’vieux ponton. ‘Lors l’Yannou toujours charitable sout’nait l’Pepe en lui disant : « Allez, min fieu, l’est pas loin l’bouchon d’BB ; te l’vois là-bas qui luit ? Viens, on va s’en j’ter un p’tit chez la Nicole pour s’avancer un peu.. » pis chez l’Georges, chez l’Philippe ou chez la Madeleine. Et souvent, l’Pepe y trouvait qu’il était bien loin l’bouchon dont la lumière têtue luisait dans la nuit noire.
Aussi prit-il l’habitude, avant d’partir en tournée avec son pote Yannou de le mettre en garde : « J’veux bien mon cochon, mais te l’pousse pas trop loin l’bouchon qu’j’y arrive sur mes deux jambes s’te fois. ».
Encore une histoire de marine, en quelque sorte. ..
3. Le 12/12/2006 à 07:47:19 par borikito - 1 réponse (4) (réponse à 2. momolala du 12/12/2006 à 06:18:26) | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
CA ! Comme dirait Stephan deGroot.
Ca c'est du vecu ! on croirait que tu as navigué toute ta vie sur la Deûle (cette page) !
Alors qu'en fait de nord... l'est ben vrai que tu en viens, non ?
Bonjour, Momo, tu fais fort, adbon mâtin !
Faudrait savoir si l'expression est ancienne, mais il me semble que l'origine serait plus vraisemblable parlant de la pétanque où il ne faut pas (je crois) que le bouchon soit lancé trop loin.
Ca c'est du vecu ! on croirait que tu as navigué toute ta vie sur la Deûle (cette page) !
Alors qu'en fait de nord... l'est ben vrai que tu en viens, non ?
Bonjour, Momo, tu fais fort, adbon mâtin !
Faudrait savoir si l'expression est ancienne, mais il me semble que l'origine serait plus vraisemblable parlant de la pétanque où il ne faut pas (je crois) que le bouchon soit lancé trop loin.
[ Modifié le 12/12/2006 à 07:50:05 ]
4. Le 12/12/2006 à 07:53:19 par momolala - 0 réponse (réponse à 3. borikito du 12/12/2006 à 07:47:19) | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Mon oncle était d'Nord, de la région d'Armentières précisément. C'était le seul à avoir un accent dans notre famille ! Il m'est resté dans l'oreille. Quand il avait fait le tour des bistrots, ce qui lui arrivait deux ou trois fois l'an, il rentrait en demandant à ma tante si elle voulait monter avec lui à l'hôtel des roses ; elle n'aimait pas, la tata !
Dans le Nord dont nous venons l'un, l'autre et un troisième au moins ici, on vivait plutôt en terrasse où on consommait des granités inoubliables, non ?
Dans le Nord dont nous venons l'un, l'autre et un troisième au moins ici, on vivait plutôt en terrasse où on consommait des granités inoubliables, non ?
5. Le 12/12/2006 à 08:33:35 par <inconnu> - 1 réponse (12) (réponse à 2. momolala du 12/12/2006 à 06:18:26) | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
Partir en jabadao avec Elpp, ça fait un peu « Un singe en hiver ». Reste à savoir qui est le singe. Je préfère être le cochon de service… plus agréable Momololo, euh Momolala.
L’expression du jour nous viendrait-elle du milieu vinicole ? Celle qui entube les goulots de bouteilles de vins de bouchons en liège (Belgique). Car pousser le bouchon trop loin, c’est « saloper » le travail, crévindiou…
La version d’Elpp est plaisante mais mais, peut-on douter, juste pour développer un peu plus en éventail les recherches ?
L’expression du jour nous viendrait-elle du milieu vinicole ? Celle qui entube les goulots de bouteilles de vins de bouchons en liège (Belgique). Car pousser le bouchon trop loin, c’est « saloper » le travail, crévindiou…
La version d’Elpp est plaisante mais mais, peut-on douter, juste pour développer un peu plus en éventail les recherches ?
6. Le 12/12/2006 à 09:05:20 par chirstian - 1 réponse (7) | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
la pétanque où le cochonnet s'appelle le bouchon.
c'est effectivement à ce jeu que j'ai toujours lu que se rattache l'expression : si le bouchon dépasse les limites fixées, la partie est nulle. Or ce risque existe lorsqu'une boule vient le pousser en cours de partie.
Le jeu du bouchon ( les faire tomber avec des palets) est bien connu ,effectivement, mais je ne vois pas à quel moment on pourrait y "pousser" le bouchon : ils sont "posés" en début de jeu, pour servir de cible, et ensuite ils sont renversés s'ils sont atteints. Ceci justifierait une expression comme " poser ou placer le bouchon trop loin" , mais "pousser" ? Il s'agissait en fait de simples bouchons de bouteille , et les pousser les aurait fait tomber. Je perplexionne quand au sérieux de cette seconde hypothèse.
Le jeu du bouchon ( les faire tomber avec des palets) est bien connu ,effectivement, mais je ne vois pas à quel moment on pourrait y "pousser" le bouchon : ils sont "posés" en début de jeu, pour servir de cible, et ensuite ils sont renversés s'ils sont atteints. Ceci justifierait une expression comme " poser ou placer le bouchon trop loin" , mais "pousser" ? Il s'agissait en fait de simples bouchons de bouteille , et les pousser les aurait fait tomber. Je perplexionne quand au sérieux de cette seconde hypothèse.
10. Le 12/12/2006 à 09:49:10 par chirstian - 1 réponse (18) (réponse à 7. God du 12/12/2006 à 09:14:09) | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
mon cher TLFI : la perfection n'est donc pas de ce monde !
dans son dictionnaire culturel Alain Rey distingue les deux expressions : " c'est plus fort que de jouer au bouchon" qu'il rattache au jeu de bouchons, apparu en 1842 et "pousser le bouchon " qu'il rattache à la pétanque. Dans le cas présent je le trouve plus crédible que mon TLFI chéri , pour les raisons que j'ai indiquées.
On ne peut pas non plus exclure que dans ce cas, comme dans d'autres, l'expression ait eu du succès ,justement parce qu'elle croisait plusieurs idées différentes. Par exemple, j'imagine mal le bouchon du pêcheur, comme origine, mais je vois bien tous les pêcheurs l'utiliser depuis, chaque fois qu'ils envoient leur ligne trop loin ...
dans son dictionnaire culturel Alain Rey distingue les deux expressions : " c'est plus fort que de jouer au bouchon" qu'il rattache au jeu de bouchons, apparu en 1842 et "pousser le bouchon " qu'il rattache à la pétanque. Dans le cas présent je le trouve plus crédible que mon TLFI chéri , pour les raisons que j'ai indiquées.
On ne peut pas non plus exclure que dans ce cas, comme dans d'autres, l'expression ait eu du succès ,justement parce qu'elle croisait plusieurs idées différentes. Par exemple, j'imagine mal le bouchon du pêcheur, comme origine, mais je vois bien tous les pêcheurs l'utiliser depuis, chaque fois qu'ils envoient leur ligne trop loin ...
13. Le 12/12/2006 à 10:00:59 par eureka - 2 réponses (15) | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
c'est tout faux !!! c'est comme la tata à momo, mais elle vient du sud, la mienne d'aieule disait à pépé, rentré rond comme un bouchon d'une tournée des grands ducs, injambuscum: pour m'faire monter avec toué, faudrait que tu puisses pousser ton bouchon un peu loin, mais là m'étonnerait qu't'y arrrrrives.
D'où l'expression et l'explication d'aller un peu loin dans les exigences.......
D'où l'expression et l'explication d'aller un peu loin dans les exigences.......
(photos: Provençal à Bessières en 2011)