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Boules - Rétrospective 2015

Jean-Pierre Mas a prononcé la mort du Mondial./Photo DDM

Brusquement, tout s'accéléra ! La rutilante bâtisse s'affaissa comme un vulgaire château de cartes. «Nous avons décidé d'arrêter le Mondial de Millau. Cette décision est irrévocable.» En quelques mots ce 9 septembre, Jean-Pierre Mas, entouré des autres trois coprésidents, enterra la destinée de celui qui était unanimement considéré comme le plus beau, le plus huppé, le plus relevé et le plus dur concours du monde.

Effet de manche, esbroufe, foutaises, arguties, etc., croyait-on initialement. Comment eux, si passionnés, et les trois ou quatre cents bénévoles, si attachés, allaient-ils pouvoir se priver de cette fierté ? Et comment Millau, ses commerces et la plupart de ses clubs sportifs allaient pouvoir se passer de cette manne providentielle estimée chaque été à quelque 2,5 m € de retombées économiques ? «Retenez-nous, sinon on fait un malheur» pensèrent beaucoup.

Dites trente-trois

Que nenni ! Les blessures, le mal étaient plus profonds. Claude Bonneviale, Claude Lacan, Bernard Rouquayrol et, bien entendu, Jean-Pierre Mas n'en démordirent pas. Le Mondial de Millau, pour eux, était bel et bien fini. Après trente-trois ans d'existence. Et sans eux, leur savoir-faire, leur expérience, leur carnet d'adresses, point de salut. À preuve, les fameux trois ou quatre cents bénévoles leur emboîtèrent le pas. À cet égard, les repreneurs, aujourd'hui de la mi-août millavois appelée désormais «Le Festival international de Millau», semblent se trouver fort dépourvus. Mais ceci est une autre histoire…

Mais au fait, qu'est-ce qui a pu pousser Jean-Pierre Mas, le fils unique de Damien, le créateur de ce qui était devenu la plus grande épreuve sportive aveyronnaise annuelle et la seule en tout cas à rayonner sur toute la planète, à la saborder ? Tout simplement, une verte charge du sous-préfet et du maire de Millau et les quelque 500 (et des poussières) PV dressés pour mauvais stationnement par le commissariat de police et ses agents durant cette dernière édition.

Avant, pendant et après ce trente-quatrième Mondial, les deux premiers n'ont eu de cesse de stigmatiser les dirigeants de Millau Pétanque Promotion, leur reprochant leur laxisme dans l'accueil des gens du voyage et le stationnement sauvage de leurs propres bénévoles. Des accusations qui ne passèrent pas. «L'ordre public ne relève pas de notre compétence.»

Saint-Pierre : les clés de l'enfer

Les critiques du maire Christophe Saint-Pierre lors de la réception officielle à l'hôtel de ville en ouverture du Mondial 2015 réitérées, en même temps que celles du sous-préfet, lors d'un débriefing fin août finirent par consommer le divorce. Et aboutirent quelques jours plus tard à la spectaculaire annonce de début septembre. Laquelle fit l'effet d'une bombe sur toute la planète pétanque, du Parc de la Victoire à Sidney et d'Amsterdam à Tananarive. La presse s'empara de l'affaire, TV et radio aussi.

Conscient de sa bourde et de l'impact de cet arrêt, Christophe Saint-Pierre, sous-préfet et… préfet eurent beau multiplier les tentatives de conciliation auprès des organisateurs, rien n'y fit. Le Mondial de Millau était mort et enterré… Jusqu'à ce que fin octobre, Francis Sabatier, un Picard, installé depuis trois ans à Millau… par amour du Mondial (!), ne tente de sauver ce qui peut l'être.

C. D.

Tag(s) : #Millau

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