Alain Cantarutti : «Faire de la pétanque un sport du monde moderne»
Boules - Rodez (12) - Interview : le président de la fédération française
Parce que cet Auscitain bon teint a siégé de longues années à la Ligue Midi-Pyrénées mais aussi parce qu'il lui est arrivé de séjourner en villégiature en Aveyron, Alain Cantarutti ne sera pas dépaysé, samedi, à Bozouls. En qualité de président de la Fédération française de pétanque et de jeu provençal, il honorera de sa présence le congrès départemental d'un comité de l'Aveyron qui célébrera, en l'occurrence, son soixantième anniversaire. Tête-à-tête.
Le soixantième anniversaire du comité de l'Aveyron est-il l'unique objet de votre venue au congrès départemental, ce samedi, à Bozouls ?
Entre autres, car j'estime qu'il est de mon devoir de fêter l'anniversaire d'un comité aussi dynamique que l'Aveyron. Et puis, participer à ce congrès est d'autant un plaisir que j'ai tissé de nombreux liens d'amitié en Aveyron. Avec Yves Malet quand, au début des années 1980, il présidait la Ligue Midi-Pyrénées mais aussi avec les présidents successifs du comité de l'Aveyron, la doublette Plagnard-Gantou (sic), Roger Vassal, Michel Amans, Jacques édouard et, aujourd'hui, Marc Nogaret.
Allez-vous profiter de cette visite pour transmettre un message ?
Oui, et plusieurs. D'abord, celui que les joueurs aveyronnais ont bien de la chance de pouvoir jouir d'un comité participant à toutes les compétitions organisées par la Fédération française, ce qui n'est pas le cas de tous...
Ensuite, celui que le comité de l'Aveyron a également le bonheur de disposer des dirigeants sérieux et dynamiques. Et enfin celui que comité et joueurs aveyronnais doivent apprécier à leur juste mesure le privilège de pouvoir profiter du Mondial de Millau, de l'International d'Espalion et des nationaux jeunes de Réquista et retraités de Rodez. Là aussi, peu de départements en France peuvent se targuer d'une telle offre.
Justement, quels regards portez-vous sur le Mondial de Millau et l'International d'Espalion ?
Millau, je ne vous apprendrai rien, est l'une des deux plus grandes compétitions au monde. L'esprit sportif y est exalté intensément. à Espalion, sont mis en avant, dans un cadre magnifique, le sérieux, la convivialité et l'efficacité.
Plus globalement, comment se porte la pétanque en France ?
Bien. Grâce à l'attrait suscité par les nouvelles compétitions par club, notamment la Coupe de France que j'ai contribué à lancer, nous avons réussi à équilibrer le nombre de sociétés et, au final, à enrayer, pour la première fois depuis 2009, la chute des licences. On approche aujourd'hui les 300 000.
La pétanque semble, pourtant, souffrir de l'image d'un sport désuet ?
C'est vrai. Notre plus grand défi consiste, aujourd'hui, à faire d'une tradition un sport du monde moderne. Nous comptons pour cela sur les retransmissions télé avec des joueurs à la tenue impeccable.
Mais la formule fermée et répétitive des Master's incarne-t-elle la vraie pétanque ?
Nos diffuseurs Canal + et France Télévisions ne se posent pas la question en ces termes. Tous deux cherchent, à travers du spectacle, à capter le pétanqueur lambda et pas spécialement le passionné. Et tous deux se félicitent des audiences à la hausse de la pétanque cette année.
Quels sont les grands chantiers de la Fédération française ?
Pour rester dans la Télévision, il y a notre volonté de conserver nos 130 heures de diffusion annuelle et d'améliorer notre Web TV créé voici trois ans. Les autres chantiers concernent d'abord la reconquête du public jeune. D'où nos actions menées en milieux scolaire et périscolaire en s'inspirant de ce qui se fait en PACA où elles marchent fort.
Un autre axe a trait à la consolidation des compétitions par club. Un palliatif aux concours départementaux dont l'amplitude horaire ne correspond plus à la vie sociale aujourd'hui et une intensification au développement d'une pétanque féminine en pleine expansion. Je citerai aussi la professionnalisation des cadres fédéraux et la formation des élus, des arbitres et des membres de la commission de discipline.
Dernière question : que vous inspire Marc Nogaret, le président du comité de l'Aveyron ?
Que l'Aveyron a la chance de disposer d'un tel président qui, pour avoir été un excellent joueur, connaît la pétanque plus que bien. Comme dirigeant, il est mû par des idées novatrices et un gros volontarisme.
Sa licence
Nom : Cantarutti.
Prénom : Alain.
Âge : 61 ans.
Situation familiale : vit en couple, un fils, un petit-fils.
Situation professionnelle : agent territorial de l'état auprès de la mairie d'Auch.
Passé à la pétanque
Joueur : pointeur, pas de titre particulier.
Club : président-fondateur en 1974 de la Boule prégnanaise.
Comité départemental : élu membre du comité du Gers en 1977, secrétaire général en 1981, président jusqu'en 2008.
Ligue Midi-Pyrénées : vice-président de 1981 à 2008.
FFPJP : membre en 1997, puis trésorier adjoint, vice-président et, depuis 2009, président.
Fédération internationale : secrétaire général de 2000 à 2008.
Propos recueillis par C. D.