Ils forment, préparent et encadrent les jeunes joueurs de demain et demeurent, jour après jour, les principaux bâtisseurs de l'avenir de notre discipline. Boulistenaute est allé à la rencontre de ces hommes et de ces femmes, pour un grand dossier sur l'enseignement de la pétanque en France. Créateurs d'avenir Loisir préféré des français, spectacle de télévision aux audiences confortables, sport de compétition générant des milliers de concours chaque année, la pétanque pourrait être une discipline heureuse. Pourtant, un mal la ronge inexorablement : jadis détentrice du quatrième réservoir de licences en France derrière le football, le tennis et le judo, elle a perdu en vingt-cinq ans 40% de ses effectifs et la moitié de ses jeunes licenciés pour se retrouver à la dixième place, derrière l'équitation et le golf. De quoi alimenter le pessimisme et le fatalisme de certains, et entamer l'énergie de ceux qui tentent d'enrayer ce mouvement. Des pistes existent pourtant pour regagner du terrain. Contrairement aux autres grandes disciplines qui, à l'exception du golf (qui pointe malgré tout à 12%), affichent entre 60 et 80% de licenciés de moins de dix-huit ans, elle n'en détient pour sa part que moins de 7%. L'enseignement de notre sport, et la multiplication, notamment, des écoles de pétanque, devient donc le combat essentiel à mener lors des années à venir. Un constat peu flatteurLes chiffres de l'enseignement de la pétanque en France ne sont pas bons. Alors même que dans les autres sports, quasiment chaque club propose une structure d'enseignement et d'encadrement pour les jeunes, le territoire ne compte que 226 écoles de pétanque recensées pour plus de 6000 clubs ! Certains territoires semblent même être de véritables déserts, puisque 47 départements n'ont déclaré aucune école, et deux (qui ont au moins daigné répondre à l'enquête menée par la DTN) ont indiqué qu'ils n'en disposaient pas. Parmi eux, six départements d'Ile-de-France : cette région qui représente plus de 18% de la population française n'aligne en tout et pour tout que 4 écoles, soit 0, 01% de l'ensemble de celles-ci ! De quoi remporter haut la main un bonnet d'âne bleu-blanc-rouge...L'offre à destination des jeunes est donc extrêmement mince. Mais elle a au moins le mérite d'exister, alors même que celle que peuvent espérer les adultes est quasiment nulle : cas unique dans le monde du sport contemporain, un néophyte tenté par la pétanque et désireux de l'apprendre est condamné à le faire en autodidacte. De quoi plutôt rabattre les quadragénaires venant du foot ou du rugby sur le club de golf ou de tennis de leur village... Des motifs d'espoir Face à ce constat morose, certains signes permettent pourtant d'espérer, car ces chiffres, certes bien bas, de l'enseignement de notre sport sont néanmoins en constante progression. Depuis 2006, la fédération a formé 462 éducateurs BF1, 109 BF2, 34 BF3 et même si dix-huit départements ne disposent encore d'aucun moniteur, le mouvement s'amplifie. L'enseignement des adultes est également possible, grâce aux initiatives de certains champions : le CIEP de Claude Raluy et le centre d'entraînement de Marco Foyot marchent bien, le team Leca propose des stages avec Henri Lacroix, et Philippe Quintais commence à proposer quelques conseils. De quoi porter à l'optimisme et donner envie de connaître mieux tous ceux qui, à travers la France travaillent, dans l'anonymat et à la base, au développement de la pétanque. C'est pourquoi Boulistenaute vous propose de retrouver, au cours des semaines qui viennent, quelques-uns des acteurs d'un mouvement qui reste, au-delà de tout pessimisme stérile, un des principaux porteurs d'espoir de notre discipline. |