On prétend que les dames aiment se faire attendre. Dimanche dernier pourtant, proximité de la voie ferrée oblige, c'est comme si un train, à la fois ailé et équipé d'un réacteur thermonucléaire en provenance de Cazères, avait fait une courte halte en gare de Rumilly. Aux postes de commande, Nadège Biau et Cindy Peyrot. à son bord, une délégation haut-garonnaise comblée. Pensez donc : dans l'esprit de ceux qui évoquent çà et là dans l'hexagone le «quart d'heure toulousain», il s'agit forcément de railler gentiment tel ou tel retard. Les protégées de Jean-Bernard Vignères, elles, ont démarré «pile-poil» à l'heure prévue et en trombe.
Insaisissable bolide cazérien !
Une quinzaine de minutes auront suffi pour régler le compte d'Apolline Garrien et de Chantal Salaris qui sont pourtant loin d'être les premières venues. Incroyable mais vrai. Trois mènes, trois mènes jouées à la perfection et à la vitesse de l'éclair pour cette finale digne du livre des records de la FFPJP : 5-0, 11-0, puis 13-0. Les championnes de Haute-Garonne ont eu le grand mérite de ne pas s'enflammer, quand bien même la météo une nouvelle fois brûlante de ce premier week-end de juillet s'y prêtait volontiers, à l'issue du deuxième acte. Les puristes auront ainsi apprécié par exemple à sa juste valeur cette reprise d'une Nadège Biau laissant le soin à ses malheureuses rivales, qui de creuser des trous, qui de casser les cailloux du carré d'honneur. Comme si, d'une session et d'une doublette à l'autre, la douloureuse leçon limougeaude avait été retenue. Le voilà donc enfin, ce fameux titre que tout un staff attendait depuis l'échec fréjusien de l'an passé. C'est bien connu, pas de grand club sans grands dirigeants et le binôme fusionnel formé par René Gros et Gilles Rey n'est ni plus ni moins que le digne pendant de ce qui a été démontré par Nadège Biau et Cindy Peyrot sur le terrain. à un train d'enfer, c'est sûr et certain.
Paul Faurel y a laissé des plumes
Il y avait eu le «cri qui tue» (lire notre édition de mercredi dernier), à Gruissan, en juin 2014. Samedi dernier, pas le moindre volatile en vue, certes, mais la notion de «poule de la mort» n'en a pas moins trouvé son illustration. Après avoir senti le vent du boulet expédié par Nelson (13-12), Dylan Rocher a stoppé le bel élan de Paul Faurel (notre photo Zoé Gauthier). Le protégé de Brigitte Sans avait en effet pris un excellent départ en atomisant (13-3) un Joachim Alvarez absolument pas en mesure de se mêler à la lutte finale.
Le champion du monde varois, qui ne savait pas encore qu'il allait se blesser à l'avant-bras en séparant deux verres coincés l'un dans l'autre (mais oui !), composta l'unique ticket direct : 13-1. Visiblement mal remis du coup terrible asséné de la sorte, «Paulo» allait baisser pavillon lors du fatidique barrage l'opposant au bombardier landais (13-2) victorieux d'Alvarez à l'ombre du couperet. Sans autre forme de procès.