Après une carrière de basketteuse professionnelle, Debbie Hemery, figure du basket toulousain et régional, se passionne désormais pour la pétanque. Avec le plus grand sérieux!
Sur les terrains de pétanque qui sont devenus ses aires de jeu préférées, on l'appelle «l'Américaine» ou «la basketteuse». Debbie Hemery, 44 ans, en sourit. On n'échappe pas à son passé et celui de cette Toulousaine d'adoption s'écrit d'abord outre Atlantique. À New York précisément où l'ancienne meneuse de jeu du Toulouse Launaguet Basket est née. Ses parents, Français, ont travaillé toute leur vie dans la restauration à Manhattan. Elle, c'est dans le Queens qu'elle a grandi, découvert le basket-ball qui est vite devenu une passion, avant de partir suivre des études supérieures à l'Université Georges Washington, dans la capitale américaine, où elle disputera le réputé championnat universitaire US. «De belles années», se souvient Debbie Hemery qui sort diplômée en sociologie et psychologie et décide de se lancer dans une carrière de basketteuse.
De New York à Challes, le choc
Direction l'Europe et la... France, pays de ses parents où elle a l'habitude de passer ses vacances d'été en Bretagne. Nous sommes en 1995 et Debbie débarque à Challes-les-Eaux, en Savoie, petite bourgade de 5 000 habitants qui possède alors une équipe en Ligue féminine. «Passer de New York à Challes, oh, la, la, ça m'a fait un choc», se marre Debbie Hemery qui, heureusement, savait parler le français ce qui facilita son intégration. On la retrouve ensuite à Madrid dans les rangs du Getafe où elle disputera face à Bourges une finale d'Euroligue, avant de revenir en France où le Toulouse Launaguet du président Costes l'accueille à bras ouverts. C'est là, dans la Ville rose, qu'elle a posé ses valises en 1998 et où elle réside toujours, presque vingt ans plus tard. «Je me suis toujours plu ici. J'aime le sud et j'y ai mes amis», confie la Franco-américaine qui a donc poursuivi et achevé sa carrière de basketteuse pro dans le Sud-Ouest, apportant ensuite son expérience à des clubs de N2 ou N3 ces dernières années, poussée par sa passion du jeu. «J'aurai peut-être pu continuer encore un peu mais j'ai joué blessée, avec des problèmes de tendon et au talon, c'était stupide. Mon corps a dit stop même si dans ma tête je voulais continuer.»
Pétanque tous les week-ends
Entre-temps, Debbie Hemery a pensé à sa reconversion. Elle a d'abord été associée dans un bar-restaurant, «Le Friend's café», à Toulouse où elle a travaillé pendant huit ans. Puis elle a tourné la page de la restauration pour enseigner depuis janvier 2014 à l'International School of Toulouse, établissement anglophone basé à Colomiers où ses diplômes universitaires lui ont permis de trouver un poste. «Sans cela, je crois que je serais retournée chez moi, à New York.»
Bon, et la pétanque nous direz-vous? Nous y venons. À l'été 2014, voilà notre Franco-américaine qui prend une licence dans le club de Launaguet. Surprenant ? Pas tant que ça. Debbie adore ce jeu (lire encadré). «C'est une passion en effet. Dès mon plus jeune âge, je jouais avec mon père. Je pourrais y jouer tous les jours», clame celle qui est devenue une pétanqueuse appréciée et respectée. «Je prends ça très au sérieux, d'ailleurs, cette année, je m'entraîne très régulièrement et je joue tous les week-ends.»
Concours régionaux ou nationaux, championnats départementaux, en solo ou en doublette, Debbie Hemery est toujours de la partie. «Je suis impressionnée par l'engouement qui existe ici, en Haute-Garonne, pour la pétanque. Et chez les filles, le niveau est très relevé», souligne l'actuelle sociétaire de la BJ Colomiers, qui fait désormais équipe avec l'expérimentée Marie-Jo Lirola et qui est plus motivée que jamais pour aller décrocher un titre. Preuve qu'à la pétanque aussi, il faudra compter avec «l'Américaine» !
La pétanque ? C'est à New York qu'elle a appris à y jouer !
Aussi surprenant que cela puisse paraître, c'est bel et bien de l'autre côté de l'Atlantique que Debbie Hemery a découvert la pétanque. «Mes parents sont Bretons et mon père fréquentait la communauté bretonne de New York», raconte la Toulousaine d'adoption qui a donc joué dès son plus jeune âge avec les sphères en acier, en suivant son père sur les terrains de «Big Apple». «Et puis l'été, nous allions en vacances en Bretagne donc je continuais à pratiquer.» Excellente meneuse de jeu et scoreuse sur un terrain de basket-ball, Debbie Hemery s'est muée en une formidable tireuse sur les terrains de pétanque où son mental de compétitrice en fait une redoutable adversaire... qui s'entraîne de plus en plus sérieusement sur les terrains de la BJ Colomiers.
Un film
«Le dernier samouraï» film d'Edward Zwick. «J'ai beaucoup aimé ce film et l'épisode historique du Japon auquel il se réfère. On voit comment une culture et des traditions peuvent être détruites.»
Une ville
New York. «C'est ma ville, mon endroit préféré. Il y a tout à New York : la ville, la plage, la culture, bref, tout ce que tu veux. Le monde entier est réuni à New York. J'y retourne une fois par an, c'est vital.»
Un plat
Fruits de mer et homard. «C'est sans doute ma culture bretonne mais franchement, à New York, j'en mangeais aussi. Je raffole des huîtres et des homards.»
Une devise
«Impossible is nothing». «C'est ce que je crois depuis que j'ai commencé ma carrière de joueuse pro. Toute petite, c'était mon rêve. J'y suis arrivée à force de persévérance.»