Boulodrome Saint-Eloi : les incohérences d’un dossier devenu trop politique
l’avenir du boulodrome couvert de Rodez. Il y a près d’un an, le samedi 8 mars jour de la finale du Challenge 2014 de l’Amicale, le candidat Christian Teyssèdre fait passer sa campagne électorale par les halls René-Blanc. Interrogé sur l’avenir du site, celui qui allait être réélu trois semaines plus tard pour un deuxième mandat répond : « Saint-Eloi n’a aucun souci à se faire à court terme ». Six mois plus tard, début octobre à l’occasion d’une présentation du futur visage du quartier Saint-Eloi, l’interlocuteur est toujours le même mais le ton est déjà moins affirmatif : « Pour l’instant, il est prévu de conserver le boulodrome actuel. Mais si on était amené à le détruire, un autre serait alors construit ». Un mois plus tard, début novembre, la fausse incertitude est levée et, cette fois, c’est Stéphane Mazars, adjoint aux Sports à la mairie de Rodez, qui s’y colle : « Le boulodrome Saint-Eloi sera détruit pour laisser la place à un gymnase et à un restaurant universitaire. Je ne sais pas quand exactement mais les choses peuvent aller vite. Pour ne pas laisser les pétanqueurs sans outil, soit on construira un nouvel équipement soit on rénovera un bâtiment existant ». En fait, cette histoire nous fait penser à beaucoup d’autres. Un scénario parfaitement connu à l’avance mais une pilule que l’on se doute difficile à faire avaler. Alors l’élu fait le choix de la médecine douce. Il intervient à doses homéopathiques pour ne pas se mettre le patient à dos. Il entretient habilement une hypothèse favorable – ici la construction d’un nouvel équipement comparable à la structure actuelle – mais les mois passent et ces chances de guérison s’évaporent petit à petit.
Le monde de la pétanque aveyronnaise doit se forcer à ouvrir les yeux
Aujourd’hui, c’est toute la famille du patient – le monde de la pétanque aveyronnaise – qui doit se forcer à rester les yeux ouverts. Si les dates de la mise en service du gymnase et du restaurant universitaire sont bien celles communiquées et si était bien réelle la volonté d’offrir une solution de remplacement avant même la destruction des halls René-Blanc, un nouveau site aurait déjà du être sélectionné. Or, jusqu’à il y a quelques semaines, ce n’était visiblement toujours pas le cas. Pire, plus personne ne parlait d’un dossier qui concerne quand même, sept moins durant dans l’année, le quotidien de plusieurs centaines de personnes. Comme si la municipalité avait chloroformé son auditoire pour le rendre plus docile et donc moins revendicatif. Et puis, dernier épisode en date, il y a eu cette info donnée par un confrère de la presse écrite selon laquelle c’est la commune d’Onet-le-Château qui accueillerait le futur boulodrome couvert. Info que l’on a tenu à vérifier auprès de Jean-Philippe Keroslian, le maire castonétois : « Non, aujourd’hui rien n’est décidé », a démenti le premier magistrat joint au téléphone ce mercredi matin, avant d’expliquer : « Un cabinet d’études spécialisées a été mandaté par l’Agglo pour établir un diagnostic des équipements à créer ou à maintenir sur le territoire du Grand Rodez. Chacune des 8 communes a fait état de ses projets et de ses besoins et ce cabinet va, compte tenu des finances et des espaces disponibles sur le territoire, livrer un résultat et faire des propositions d’aménagement. Nous sommes aujourd’hui en attente de ce diagnostic ».
Une issue morte avant même d’avoir été étudiée
Suite au(x) prochain(s) épisode(s) mais l’importance du coût financier d’une structure neuve permettant d’accueillir jusqu’à 128 équipes (et donc 64 terrains cadrés comme c’est le cas aujourd’hui à Saint-Eloi) et les délais de construction nous amènent à penser qu’une telle issue est morte avant même avoir été étudiée. Mais ça, ce n’est que l’avis d’un journaliste qui est fier de ne pas faire de politique.